Stéphane Audeguy - L'Enfant du carnaval



commentaire : on s'est régalé à la lecture de ce petit (130 pages aérées) essai, paru dans une collection décidément riche en bonnes surprises. Le héros du livre, si l'on peut dire, n'est autre que Charles Antoine Guillaume Pigault de l'Epinoy, dit Pigault-Lebrun (1753-1835), connu aujourd'hui de quelques esprits originaux, rats de bibliothèques et autres érudits, alors que ses romans et ses pièces furent en son temps (et sa carrière dura...) d'immenses succès populaires. Il eut sans doute une certaine influence sur Balzac et Stendhal. Gustave Flaubert était fan. Et Paul Valéry ne dédaignait pas. Abstraction faite de ces quelques noms, la postérité s'est empressée d'enterrer Pigault-Lebrun, non sans dédain : on en a fait un auteur de second, voire de troisième ordre, goûtant un peu trop la légèreté, le comique (quelle horreur !) et cédant beaucoup trop volontiers à la vulgarité et à la facilité... autant de tares qui ont permis de l'évincer peu à peu des manuels. Comme le fait remarquer Audeguy : l'histoire littéraire (et de manière plus générale notre notre époque) n'est pas tendre avec les amuseurs - "l'aisance n'a pas bonne presse, la gaieté pas davantage." Il est vrai qu'au vu des quelques passages que citent Audeguy, Pigault-Lebrun n'y allait pas avec le dos de la cuillère... Pour ne rien gâter, et malgré le peu d'éléments biographiques incontestables dont on dispose, on devine un type assez attachant, original, refusant les diktats et les pressions de l'époque. Pour le lire, il existe quelques rares rééditions et, sinon, évidemment, Gallica

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